City Hunter et À bout de souffle, le manga et le cinéma français plus proches qu’il n’y paraît pour Hiroki Goto.

13 octobre 2019

City Hunter et le cinéma français font-ils bon ménage ? Dans la dernière émission (ci-dessous), nous vous parlons des six grands principes du Jump tel que l’emblématique rédacteur en chef du Weekly Shônen Jump, Hiroki Goto, les décrit dans son livre, JUMP — L’âge d’or du manga édité chez Kurokawa. Mais lors de sa venue en France à l’occasion de Japan Expo, nous avons pu lui poser quelques questions. Ainsi, nous sommes revenus avec lui sur une — pas si — étonnante comparaison entre City Hunter et La Nouvelle Vague…

 

Après quelques instants à insister sur les qualités d’une œuvre comme Cat’s Eye et comment le trait de Tsukasa Hôjô peut sublimer les personnages féminins, nous l’avons relancé sur le Film A bout de souffle (Jean-Luc Godard — 1960) et ses liens avec City Hunter (Tsukasa Hôjô — 1985) « C’est une comparaison très pertinente ! Vous savez, moi je suis un très grand fan d’À bout de souffle… Mais évidemment, les scénarios de City Hunter et d’À bout de souffle n’ont absolument rien à voir. Le parallèle est ailleurs, il est dans leur manière de narrer les choses, ils sont très semblables de ce point de vue. À bout de souffle, c’est un long métrage avec des thématiques très dure, mais racontée avec légèreté, et c’est en ça qu’on peut faire un parallèle avec City Hunter.»

Du cinéma français dans City Hunter

L’expérimenté suiveur du Jump renchérit : « Dans le film, même s’il y a des éléments graves, elles sont décrites et mises en avant de manière très originale. C’est un peu comme si on pouvait passer outre et faire autre chose après sans en tenir compte. Et je trouve que c’est pareil pour les mangas de Tsukasa Hôjô. Il a une vraie science de la dédramatisation qui lui permet de faire passer beaucoup de choses plus lourdes. City Hunter, ce n’est pas ce que j’appellerai un manga “collant”, dans le sens où tout est évident et grossier, c’est au contraire assez subtil. Et c’est cette subtilité-là qui m’a fait comparer les œuvres de Hôjô au cinéma français. Et pour moi, c’était ça Hôjô. C’est certes un auteur du Jump, mais c’est un mangaka qui a amené un nouveau souffle de narration, un peu plus type “Nouvelle Vague”, mais dans le manga shônen. »

Hôjô digne de La Nouvelle Vague ? Ce n’est pas ce que les adaptations cinématographiques nous ont prouvé jusqu’à maintenant, mais avec le regard d’Hiroki Goto, on ne verra plus obligatoirement le manga City Hunter de la même manière.

Propos recueillis par Maxime Bender. Traduit par Grégoire Hellot. Remerciement à Games of Com et aux éditions Kurokawa. Un grand merci à Hiroki Goto pour sa venue, sa sympathie et sa gentillesse.

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