Traduction, Trahison : la confusion à quelques lettres près dans le manga comme ailleurs. Pour ce nouvel épisode, La 5e de Couv’, revient sur un thème souvent effleuré mais jamais réellement exploré : celui de la traduction de nos chers mangas japonais vers notre bonne vieille langue de Molière. Car quoi qu’on en dise, surtout à notre époque où tout un chacun sur les Internet aiment y ajouter son propre grain de sel, ça reste un VRAI métier qui demande des compétences et un savoir-faire qui s’apprend et un VRAI travail qui demande rémunération et considération.
La traduction dans le manga, un pont entre deux cultures ?
Afin de rendre la traversée plus agréable et instructive, on a même cuisiné pour vous un traducteur, éditeur de surcroît : Wladimir Labaere, éditeur chez Casterman, pour la collection Sakka. Johnny, Julie, Maxime et Robin ne se sont pas privés de mettre les pieds dans le plat : des polémiques de fans aux questions relatives au scantrad, des méthodes de boulot aux méandres et complexités du japonais, des points positifs aux points négatifs de cette profession solitaire et encore méconnue, c’est un véritable déluge de question qui a fusé pendant près de 2h pour assouvir notre curiosité et notre avidité de lecteurs invétérés de mangas … en langue française. Et si vous aussi vous avez des questions sur une approche technique du japonais et de la traduction, cette émission est pour vous ! Pour prolonger le débat, venez sur #5dc le groupe de débat autour du manga.
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Ahah, je me souviens d’un prof de traduction qui avait envie de taper quiconque sortait le lieu commun de “traduire c’est trahir”.
Même si on peut nuancer, je suis quand même un peu déçu, limite choqué que Wladimir, qui est éditeur, puisse sortir ça. Il faut se dire d’ailleurs que ce lieu commun ne serait probablement si célèbre si en italien et français les deux mots ne se ressemblaient pas autant.
Évidemment qu’un traducteur ne “trahit” pas un œuvre.
Je trouve ça bizarre que ça ne soit pas une évidence. Ou alors je vous invite à penser et réfléchir ce que veut dire “trahir” -et éventuellement penser et réfléchir à ce que veut dire “traduire”. Trahir c’est pas adapter telle formule de politesse japonaise par un autre truc en français littéralement un peu différent, mais fondamentalement porteur du même “sens”.
C’était intéressant autrement, merci pour l’émission.
Je me souviens d’un éditeur qui proposait un tarif tellement bas pour la traduction d’un tome, qu’à mon avis il s’attendait à ce que le traducteur recopie ou disons remanie les scantrads qui existaient déjà et avaient été traduits depuis l’anglais… 1000 euros le tome c’est quand même plutôt cool comme tarif.
Salut ! C’est un peu dommage de s’arrêter à cette seule formulation quand, dans l’émission, il me semble qu’on nuance justement beaucoup plus. Le mot “trahison” n’est pas à prendre au sens propre (bien évidemment, on ne souhaite pas que le traducteur soit le Littlefinger du manga :-)) mais plus comme une allégorie du travail de traduction et d’adaptation qui se doit d’être, selon nous, tout sauf littéral. Cette notion de traduire/trahir, outre le fait qu’elle rappelle explicitement la célèbre expression italienne que tu évoques (et appelle donc à un imaginaire collectif), nous a surtout servi de point de départ pour développer beaucoup plus (enfin, on espère !) même si on a pu te donner la sensation d’y répondre un peu de but en blanc…
Bref, en tout cas, merci pour ton retour constructif et pour le compliment !
Robin
Hello.
Oui oui bien sûr, mais enfin ça reste quand même le titre qu’on voit en très gros et toute la conclusion. C’est juste que ça me semblerait au fond limite plus iconoclaste de présenter la traduction comme art du respect et de la fidélité, et je pense honnêtement que c’est tout aussi argumentable. C’est simplement un peu ennuyeux d’entendre le même poncif pas très valorisant pour ton boulot, surtout quand il n’est au fond peut-être pas si vrai que ça.
Mais oui c’est un détail et j’ai écouté l’émission globalement avec beaucoup d’intérêt et de plaisir. Surtout que, comme le dit Wladimir, vu qu’on bosse de façon très solitaire tous dans notre coin, on ne sait pas forcément comment bossent les autres etc.